Dans Médua, le poète Jacques Rivière découvre, échouée sur la plage, une méduse qui lui fait immédiatement penser à une jeune femme dont
la mystérieuse personnalité l’obsède depuis leur rencontre. Il décide de rapporter sa trouvaille dans l’appartement où il cherche depuis plusieurs
jours l’inspiration. Le récit de son séjour, jusque-là simple et dépouillé, bascule dès lors dans une dimension fantastique où s’entremêlent
rêves étranges et hallucinations, métamorphoses et folie.
Dans Nausica, le peintre Jean Delacroix s’obstine à vouloir réaliser le portrait d’une jeune femme rencontrée trente ans plus tôt, persuadé
qu’il lui permettra d’accéder à la reconnaissance du public. Submergé par les émotions, il ne se rend pas compte qu’il oeuvre à la destruction de son couple, comme guidé par l’action maligne d’une puissance obscure.
Dans les deux récits, le poète et le peintre sont confrontés au même danger que peut celer l’acte de création : la fascination pétrifiante et destructrice de l’enchantement.
Élu « Prince en poésie » en 1972, Maurice Carême (1899-1978) a reçu tout au long de sa vie de très nombreux prix littéraires (dont le Prix de l’Académie française). Il est, sans conteste, l’un des auteurs belges les plus connus et les plus lus.
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